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Trois femmes se prennent en selfie
Une nouvelle étude démontre que les médias sociaux, utilisés de manière intentionnelle, peuvent être bénéfiques. (Richmond Fajardo/Unsplash)

Moins « scroller », mieux connecter : une nouvelle étude montre comment mieux utiliser les médias sociaux

Nous savons tous que l’utilisation des médias sociaux est considérée comme mauvaise pour la santé. Un régime riche en médias sociaux est lié à l’anxiété, à la dépression et à la peur de manquer. Même les données de recherche internes de Meta, la société à l’origine d’Instagram et de Facebook, sont d’accord.

Une jeune femme assise à l’extérieur regarde son téléphone portable en souriant
Les jeunes adultes passent environ trois heures par jour sur leur téléphone. (Kevin Turcios/Unsplash)

Cependant, au cours de la dernière décennie, les médias sociaux sont devenus un élément essentiel de notre vie quotidienne. Il est difficile d’imaginer la vie sans eux.

La jeune population adulte est particulièrement vulnérable : 80 % des jeunes adultes utilisent quotidiennement les médias sociaux et y consacrent près de trois heures par jour. Pour beaucoup, faire défiler les médias sociaux est la première chose qu’ils font au réveil et la dernière avant d’aller se coucher.

D’un autre côté, les médias sociaux peuvent aussi aider les gens à entrer en contact avec leurs amis et leur famille. C’est particulièrement vrai pour les personnes dont l’identité est minorisée ou stigmatisée : les médias sociaux peuvent les aider à rejoindre une communauté d’autres personnes semblables, même si elles se trouvent à distance.

Que devons-nous donc faire ? La seule solution est-elle d’abandonner complètement les médias sociaux ? Ou est-il possible d’apprendre à utiliser les médias sociaux de manière plus intelligente ?

Une nouvelle étude de notre laboratoire, le [ Promoting Equitable, Affirming Relationships Lab], à l’Université de la Colombie-Britannique, suggère que non seulement c’est possible, mais aussi que l’utilisation intentionnelle des médias sociaux peut en fait améliorer le bien-être. Les résultats de l’étude soulignent que les médias sociaux peuvent être un outil bénéfique plutôt qu’une source de stress.

Il existe de nombreux outils numériques d’autocontrôle, tels que des mécanismes de verrouillage et des minuteurs, pour nous aider à réduire notre consommation de médias sociaux, mais nous nous sommes posé la question suivante : et si le simple fait d’utiliser les médias sociaux différemment pouvait maximiser leurs aspects positifs et minimiser leurs aspects négatifs dans notre vie ?

Utiliser les médias sociaux pour en tirer le meilleur parti

Dans le cadre de notre étude de six semaines, 393 jeunes adultes canadiens présentant certains symptômes de santé mentale et s’inquiétant de l’impact des médias sociaux sur leur vie ont été répartis en trois groupes :

  • Un groupe témoin qui a poursuivi ses routines habituelles.

  • Un groupe d’abstinence à qui l’on a demandé de faire une pause totale dans les médias sociaux.

  • Un groupe suivant un programme éducatif encadré dans l’utilisation intentionnelle.

Le programme éducatif a montré aux gens comment éviter les inconvénients — comme le fait de se sentir obligé d’avoir une certaine apparence ou d’agir d’une certaine manière en ligne — et se concentrer plutôt sur les bonnes choses.

Pour ce faire, nous avons mis l’accent sur la qualité plutôt que sur la quantité dans les interactions avec les médias sociaux. Les participants ont créé un environnement en ligne plus sain en mettant en sourdine ou en supprimant les comptes qui suscitaient de l’envie ou des comparaisons négatives avec eux-mêmes, et en privilégiant les amitiés proches.

Plutôt que de défiler passivement, ils ont été encouragés à s’engager activement avec leurs amis en commentant ou en envoyant des messages directs — un comportement qui tend à approfondir les liens significatifs tout en aidant les utilisateurs à se sentir plus soutenus socialement.


L’expertise universitaire, l’exigence journalistique.

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Nous avons également demandé à tous les participants de suivre leur temps d’écran et de nous parler de leur bien-être.

L’étude a révélé que les participants qui ont fait une pause dans les médias sociaux ou qui ont participé à un programme éducatif sur l’utilisation intentionnelle des médias sociaux ont vu leur santé mentale s’améliorer.

Se sentir moins seul

Nos résultats sont prometteurs. Ceux qui ont fait une pause ont ressenti moins de symptômes de dépression et d’anxiété, tandis que ceux qui ont participé au programme éducatif se sont sentis moins seuls et ont eu moins peur de rater quelque chose.

Notre programme éducatif a également eu un impact involontaire sur les habitudes en matière de médias sociaux. Bien que les participants à ce programme n’aient pas réduit leur utilisation des médias sociaux autant que ceux du groupe d’abstinence, ils ont tout de même réduit leur temps d’écran par rapport au groupe témoin.

Nous pensons que lorsqu’ils ont commencé à utiliser les médias sociaux de manière plus intentionnelle, ils ont supprimé le type d’utilisation qui les faisait se sentir mal, mais ont augmenté ou maintenu le type d’utilisation qui les faisait se sentir bien.

Une jeune femme sourit en regardant son téléphone à l’extérieur
Il est possible d’apprendre aux gens à utiliser les médias sociaux de manière bénéfique. (Carol Magalhaes/Unsplash)

Arrêt des comparaisons sociales

Les deux groupes — ceux qui ont fait une pause et ceux qui ont suivi le programme éducatif — ont montré une diminution de la tendance à se comparer aux autres en ligne. Il s’agit d’un grand pas en avant puisque la comparaison sociale est souvent présentée comme la racine de tous les maux découlant de l’utilisation des médias sociaux.

Dans l’ensemble, les deux approches ont permis de réduire les habitudes malsaines liées aux médias sociaux et d’améliorer le bien-être. Utiliser les médias sociaux de manière intentionnelle et connectée pourrait être tout aussi bénéfique, et potentiellement plus durable pour certains, que d’arrêter complètement.

Nos résultats suggèrent qu’avec les bons conseils, les jeunes adultes peuvent vivre une expérience plus positive, en utilisant les médias sociaux pour soutenir leur santé mentale au lieu d’y nuire.

Rechercher des liens authentiques

Au Promoting Equitable, Affirming, Relationships Lab, nous étudions la manière dont les jeunes nouent des relations de soutien et durables, que ce soit en ligne ou en personne.

Une partie de notre travail consiste à découvrir et à comprendre comment les médias sociaux peuvent être exploités pour aider les gens à se trouver une communauté. À l’inverse, nous cherchons à éviter les inconvénients potentiels de la sphère en ligne.

Si notre étude propose quelques solutions, la grande question demeure : comment pouvons-nous continuer à favoriser des relations de soutien et d’authenticité dans un monde de plus en plus numérique ?

Les médias sociaux sont là pour de bon et nous devons trouver les moyens les plus sains de vivre avec eux.

Grâce à notre recherche, nous espérons entamer une conversation sur la façon dont nous pouvons faire des médias sociaux un outil de connexion authentique, plutôt qu’une source de stress, pour une expérience en ligne plus saine.

This article was originally published in English